André Marie – 50 ans après

Du 12 au 16 juin 2024, commémorons le 50^ème anniversaire de la mort d’André Marie

Avocat, homme politique, André Marie est né à Honfleur le 3 décembre 1897, dans une famille d’enseignants qui s’installe à Rouen en 1908. Prêtant le serment d’avocat à 22 ans, élu Bâtonnier par ses pairs du barreau de Rouen, il plaide pendant plus d’un demi-siècle dans les procès civils et criminels où sa connaissance du droit et ses qualités oratoires font merveille.
La politique l’attire : le 18 février 1923 il est élu conseiller d’arrondissement puis conseiller municipal en 1925, à Rouen. En 1928, il devient conseiller général du canton de Pavilly en 1928, et siégera jusqu’à sa mort le 12 juin 1974 au Conseil Général du Département, qu’il présidera à deux reprises.
Sa carrière devient nationale quand il entre en 1928 à l’Assemblée Nationale en tant que député radical-socialiste de la 4ème circonscription de Seine Inférieure, qui le réélira sans interruption jusqu’en 1962. Parlementaire très actif, il défend ardemment les mesures de progrès social, préconisant dès 1929 l’instauration des congés payés, aboutissant à la loi votée en 1936 lors du gouvernement du Front Populaire.
Membre du gouvernement en 1933 et 1934, André Marie est président du Conseil des ministres en 1948 et vice-président du Conseil de septembre 1948 à 1949. Vincent Auriol, Président de la République, le charge de réorganiser la Justice en lui confiant le poste ministériel de Garde des Sceaux de 1947 à 1949 et d’adapter le système éducatif au baby boom de l’après guerre en le nommant Ministre de l’Education Nationale de 1951 à 1954.
Combattant des deux guerres mondiales, simple artilleur devenu officier, titulaire des Croix de Guerre 14-18 et 39-45, parlementaire non mobilisable mais engagé volontaire en 39 dans son corps d’origine, il est fait prisonnier à Sarrebourg par l’armée allemande. Libéré, il démissionne de tous ses mandats électifs en protestation contre le régime de Vichy et s’engage dans la résistance. Dénoncé, arrêté à Rouen par la Gestapo en septembre 1943, il est déporté à Buchenwald jusqu’à la libération du camp par les troupes du Général Patton en avril 1945.
Entré au conseil municipal de Barentin en mai 1929, il est élu maire de la commune en 1945, poste qu’il occupe jusqu’à son décès en 1974. Près de 30 ans au cours desquels André Marie et son équipe municipale transformeront profondément la ville dont la population a doublé, dépassant les 10.000 habitants, par la construction d’écoles et de logements, la diversification de l’activité industrielle, la création d’une vaste zone commerciale et le tracé de l’autoroute plaçant Barentin sur la liaison de Rouen au Havre.
Écrivain (théâtre, poésie, opéra-comique), ami du monde littéraire et artistique, il crée en 1955 le cercle Pierre et Thomas Corneille qui fait jouer à Barentin 22 œuvres du « grand » Corneille et 13 de son frère cadet Thomas, et érige dans la ville plus de 120 statues offrant aux habitants et aux visiteurs un véritable Musée dans la rue.
Élu de terrain, homme d’État, patriote, résistant, avocat brillant, homme de lettres, écrivain, ami des arts, humaniste, tel était André Marie (1897-1974).

Exposition
Du 12 au 16 juin
Salle des Mariages
Mercredi 12, jeudi 13, vendredi 14 juin : 8h30-12h / 13h30-17h30 – Dimanche 16 juin : 13h30/17h30 – Entrée libre

André Marie, l’homme d’état, le maire, l’avocat, le soldat et déporté, autant de facettes évoquées à travers l’exposition retraçant le parcours d’un homme engagé.

Spectacle
Mercredi 12 juin 19h
Théâtre Montdory – Entrée libre

André Marie fervent défenseur des arts, orateur notoire, poète, dramaturge. Cette soirée rendra hommage à l’homme qui aimait les mots, à travers ses poèmes et ses discours.

Lecteurs : Hervé Hennequin et Noa Nicolle (gagnant du concours de plaidoiries de la nuit de la lecture et des arts 2024 du Lycée Thomas Corneille) – Quatuor Hervé Azoulay – Archives de l’INA et témoignages.

Conférence
Samedi 15 juin 15h
Médiathèque – Sur réservation

Mathieu Bidaux, docteur en Histoire contemporaine, évoquera André Marie et sa volonté de construire ou reconstruire des écoles détruites pendant la Seconde Guerre Mondiale. Et ainsi apporter l’instruction nécessaire aux enfants du baby-boom.